Santez Anna

Publié le par Andrev

La chapelle Sainte-Anne
du manoir de Saint-Bucq

 

Nous sommes dans l'ancien pagus Daoudour, le Poudouvre, en l'évêché de Saint-Malo, qui s'étend autour de Dinan entre les estuaires de la Renk (Rance) et de l'Arguenon. Au nord de Dinan s'étire le long de la Renk, rive gauche, la paroisse de Pleurtuit, en vis-à-vis de Lansuliog (St-Suliac). C'est l'une des plus anciennes de l'Armorique bretonne, et ce n'est qu'au XIXe siècle qu'une nouvelle paroisse se créa sur une partie de son territoire: le Minihic, où l'on trouve la chapelle Sainte-Anne.

Le 17 août, Mgr Saint-Marc érigea canoniquement la nouvelle paroisse, composée des villages dont voici les noms : le Minihy, le Houx, Montrivage, Trégonde, le Bignon, la Gauchiais, la Landriais, la Gaudrais, Beauchesne, la Huliais, l'Auffenair, la Rabinais, Saint-Bucq et la Gantière

La chapelle Sainte-Anne était attenante au manoir de Saint-Bucq, au village du même nom. Saint-Bucq, anciennement Saint-Budoc (du nom d'un successeur de saint Samson au monastère de Dol), côtoie le quartier de la Rabinais, qui donna son nom au titre qui accompagne dans les archives le nom d'André Macé, "sieur de la Rabinais".

Le père d'André, Jacques, sieur du Puits, épousa une fille de la famille Lucas qui possédait le manoir de Saint-Bucq, et très certainement quelques terres de la Rabinais dont certaines furent apportées en dot à Jacques Macé. Il s'agissait d'un baillage de la seigneurie de Pontbriant, et le manoir de Saint-Bucq échut finalement aux mêmes Pontbriant.

L'épouse de Jacques Macé, dont on ignore la profession, se nommait Julienne Lucas (1643-1722). Son oncle Michel fonda une messe à sainte Anne dans la chapelle du manoir. C'est sans doute dans la même chapelle que Jacques et Julienne furent mariés sacramentellement (l'acte paroissial ne le précise pas).

Les Lucas semblent avoir eu également des terres en Ploubalay et Saint-Pôtan, mais aussi en Pluguffan, près Quimper. L'une des plus anciennes traces de la famille Lucas se trouve dans le rôle d'ost de 1480 pour la paroisse de Pleurtuit:

"Jehan LUCAS (5 livres de revenu), fils Raoul : excusé comme gardant la ville de Saint-Malo"

Où l'on voit que les Lucas ne comptaient pas parmi les familles les plus aisées du pays, mais émanaient de cette petite noblesse de Bretagne si nombreuse en voie d'extinction. Cette alliance avec les Macé dut certainement contribuer à pouvoir conserver quelques terres en Pleurtuit, et à finalement ériger la Rabinais en fief, puisqu'on trouve quelque temps plus tard un énigmatique cousin du nom de Claude Macé, sieur de la Chesnaie, qui porte également le titre de "seigneur de la Rabinais", titre qu'il n'a pas dû, par ailleurs, garder très longtemps. Installé à Saint-Malo, Claude avait dû pouvoir acheter ce titre au roi de France avec l'argent de son négoce. Il était né près de Rennes, d'Yves Macé (Procureur au Parlement) et Julienne Lézot, famille originaire de Redon, et plus anciennement, du Porhoët malouin (Réminiac, Gaël, Iffendic).

Le manoir de Saint-Bucq fut démantelé pour faire place à une Malouinière bon teint, au style français néo-classique.

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