De Bodéo à Callao

Publié le par G.G.M.

De Bodéo à Callao

Où fabriquait-on les toiles de Bretagne? S'agissant du chanvre, il faut chercher autour de Rennes: ce sont les "Noyales"; pour la toile de lin, il faut se rendre dans le nord du pays, entre Brest et Saint-Brieuc. Dans le Léon, on appelait "Crées" ces toiles. Dans l'ancien évêché de Saint-Brieuc, soit entre Quintin et Loudéac, se développa la manufacture des toiles réputées sous le nom "Bretagnes", ainsi qu'autour de Pontivy dans le Vannetais et à la pointe orientale de la Cornouaille, autour de Bodéo. Il fallait au préalable se procurer le fil (lessivé) dans le Trégor, donc tout près.

De Bodéo à Callao

Quintin, Loudéac, Uzel et Pontivy étaient les grandes places où les centaines d'artisans du pays affluaient aux jours de foire pour vendre leur tissu écru. Une fois achetée la toile, les marchands de ces cités devaient l'apprêter: coupe, aunage, blanchissage, pilage et calendrage, pliage et mise en balle. Puis, il fallait acheminer le produit fini vers les ports.

Ce fut Nantes d'abord, à la charnière des XVIe et XVIIe siècles, qui se chargea  d'embarquer les Bretagnes à destination du Pays Basque (Bilbao, Bayonne). Mais quand se développa le marché de la péninsule ibérique vers les colonies d'Amérique, vers 1720, ce fut les Malouins qui se révèlèrent les plus aptes à fournir les "services d'acheminement les plus directs et les plus complets" vers l'Andalousie, d'où partaient les toiles pour l'Amérique du Sud.

 

De Bodéo à Callao

C'est 80% de la production bretonne de toile de lin qui traversait les océans vers le Pérou. Pour cela, il fallait aussi que les Malouins fussent sur place sur le marché de Cadix. Vers 1710, on comptait près de 70 négociants étrangers dans le port andaloux; parmi eux une vingtaine étaient malouins.

Dès lors, on comprend aisément la présence d'un Guillaume Macé à Cadix au début du XVIIe siècle, où il se maria avec Manuela Juana PAIN Y AMY le 28 de junio 1713 , en la Catedral de la Santa-Cruz. Guillaume était né à Saint-Malo le 19 de febrero 1670, chose connue de Gonzalo, notre cousin madrilène, qui descend de Guillaume Macé de la Gravelais, fils de Claude Macé et Laurence Onfray.

acte de baptême de Guillaume Macé (archives municipales de Saint-Malo)

acte de baptême de Guillaume Macé (archives municipales de Saint-Malo)

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